
Charançon rouge des palmiers présentation
Rhynchophorus ferrugineus est un coléoptère plus communément dénommé Charançon rouge des palmiers ou encore scarabée des palmiers.
Video Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=8IJsxZDwi24
Possédant un corps orange vif avec des tâches noires, d'une longueur de 2 à 4 cm pour 1.2cm de large, le charançon vit entre 2 et 4 mois, les femelles vivant un peu plus longtemps que les mâles. Les individus des deux sexes sont facilement reconnaissables car les femelles ont un rostre plus long et plus cylindrique que les mâles. Ces derniers possèdent des soies sur la partie distale et sur leurs pattes, que n'ont pas les femelles.
Son corps est composé de 73.4% d'eau, 6.9% de protéines, 8.5% de glucides et 11.3% de graisse. Il vole essentiellement en journée, lorsque la température varie entre 25 et 40°C, entre 0 et 5° C la température lui est fatale. Lors de ses déplacements, il peut parcourir une distance allant jusqu'à 7km lorsque les conditions sont favorables, mais on ignore encore les raisons qui influencent ses migrations. S'il vit le jour, il fuit la lumière, pénétrant dans les tissus de l'arbre pour s'y abriter. Sa passion pour le cache-cache complexifie considérablement le diagnostic de sa présence.
Comment reconnaitre le mâle de la femelle ?
Rien à priori ne permet de les reconnaître au premier coup d'oeil si ce n'est leur rostre. Celui de la femelle est glabre et lisse, plus long et courbe. Celui du mâle porte des poils soyeux sur la moitié terminale, il est plus court et nettement moins incurvé. En y regardant d'un peu plus pès ils différent également par la partie terminale de l'abdomen qui est prolongé chez la femelle par l'ovipositeur.
Reproduction
Afin de trouver une partenaire, les mâles émettent une phéromone qui attire leurs congénères des deux sexes. Vous allez comprendre pourquoi il séjourne dans les palmiers : l'odeur de l'arbre décuple l'action de sa phéromone…donc assure sa reproduction.
Les femelles pondent tout au long de leur vie entre 100 et 300 œufs, on a remarqué un pic de ponte au printemps et en automne. Les œufs ont la forme d'un grain de riz, mesurant 2.6mm de long pour 1.1mm de large. Juste après la ponte, ils sont déposés dans les tissus de l'arbre et éclosent deux à quatre jours plus tard. Et c'est là que les ennuis commencent…
La larve jaunâtre, grandit et mesure jusqu'à 5cm pour 4gr, son développement dure d'un mois et demi à 4 mois, sauf en hiver où il peut atteindre 9 mois. La température minimale pour son développement est de 15°C ; elle devient fatale pour l'œuf en dessous de 10° C, 5°C pour la larve et -2°C pour la nymphe.
Pour se développer, la larve se nourrit de son hôte en creusant des galeries, en détruisant le système vasculaire et favorisant ainsi les pourritures. Au dernier stade de sa croissance, elle migre au bord du stipe (le tronc du palmier) ou à la base des palmes et fabrique un cocon à l'aide des fibres végétales et entame alors sa transformation en coléoptère en 2 à 4 semaines. A ce stade, vous pouvez facilement observer les cocons et les arracher. Les générations se succèdent les unes aux autres à tel point que l'on trouve toute l'année le charançon à tous les stades de son existence.
Alimentation
Le charançon mange tout ce qui est sucré même fermenté. Si pour l'instant il ne s'attaque qu'aux palmiers, nous pouvons craindre qu'il ne modifie son comportement et ne s'intéresse à nos vergers ou potagers, voire à nos marchés ou à tout autre endroit où des fruits sont entreposés et commencent à pourrir, car il a été remarqué que le charançon se nourrissait de pommes ou de courges fermentées (Les pièges à charançon sont d'ailleurs en partie composés de fruits fermentés). Dans certaines régions du monde, on l'a découvert dans des bananeraies ou des cannes à sucre.
Pour l'instant il ne s'attaque qu'à une seule famille d'arbres : les arécacées, autrement dit les palmiers. Mais comme tout un chacun, il a ses préférences ! Il est particulièrement friand de dattier en croissance, dont il est le ravageur numéro un à travers le monde. Une fois qu'il s'est installé, l'arbre attaqué meurt en 2 à 5 ans ; toutes les espèces de palmiers sont menacées. En France, il agresse essentiellement, outre le Palmier dattier (Phoenix dactylifera), le Palmier des Canaries (Phoenix canariensis).
Le choix de son hôte se fait souvent par le repérage d'une blessure, ceci lui offrant une porte ouverte directement dans les fibres de l'arbre sans qu'il ait besoin de travailler durement à creuser lui-même ! Voilà pourquoi il est essentiel de protéger les tailles et blessures des palmiers, soit à l'aide de mastic cicatriciel, de goudron végétal, de colle, ou encore d'insecticide.